Politique

Le scandale de la suppression de milliers de contrats aidés par le gouvernement Macron-Philippe

Le 9 août, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, déclarait à l’Assemblée Nationale : « Les contrats aidés sont extrêmement coûteux pour la Nation » et a donc annoncé la baisse du nombre de ces contrats. En 2016, 4,2 milliards d’euros ont été consacrés aux emplois aidés .Mais, au début de l’été 2017 , le gouvernement Macron-Philippe a annoncé sa décision de couper 20 milliards dans le budget de l’État en 2018 pour satisfaire aux critères du Traité de Maastricht (et en particulier celui qui impose que le déficit public soit inférieur à 3% du PIB).
Après avoir été utilisés comme bouche-trou, payés une misère, avoir vécu dans l’incertitude du lendemain, des centaines de milliers de travailleurs, le plus souvent dans des situations de grande précarité, sont maintenant menacés par le gouvernement Macron-Philippe d’être jetés à la rue. Si les postes de titulaires nécessaires ne sont pas créés, et si les CAE ( contrats d’accompagnement dans l’emploi) sont supprimés, qui assurera demain les services de cantine dans les écoles, et plus largement les fonctions d’Atsem ? Qui assurera l’entretien de la voirie, le ramassage des ordures, le salage des trottoirs en période de gel ? Qui les remplacera dans les centres de loisirs le mercredi après-midi, pendant les temps d’activités périscolaires après la classe le soir ?
150 000 CAE sont chargés, dans des associations, de prendre en charge les services d’aide à la personne et les missions d’insertion. Si ces CAE sont supprimés, que se passera-t-il ?

Dans les Landes, élus et responsables astructures associativesssociatifs somment la ministre du Travail de revoir « sans délai » sa position sur les contrats aidés. La sortie de Muriel Pénicaud sur les contrats aidés a crispé les collectivités autant que les associations. Dans les Landes, pas question de mâcher ses mots : onze élus et responsables de grosses structures associatives ont envoyé une lettre ouverte à la Ministre du Travail pour dénoncer un « désastre annoncé ».

« En plein mois d’août, des responsables associatifs se sont vus signifier par Pôle Emploi, le gel des signatures et renouvellement des CAE et des CUI. Aucune perspective ne leur a été donnée sur la poursuite de ces dispositifs d’aide à l’embauche , qui concernent près de 1300 emplois dans les Landes , »dressent ainsi les signataires. Parmi eux, le nouveau président du Conseil départemental, Xavier Fortinon, pour donner du poids à ce cri d’alarme. S’associer à ces communes qui s’appuient sur ces emplois « alors qu’on doit faire face à une demande éducative et sociale de plus en plus forte. »C’est le cas dans les collectivités, comme Mont-de-Marsan, mais également dans les associations sportives, culturelles,et socio-éducatives.

Les contrats aidés

Il existe aujourd’hui cinq formes de contrats aidés .Le plus utilisé est le contrat unique d’insertion (CUI)ou contrat d’accompagnement dans l’emploi (CAE), qui s’adresse à tous ceux qui sont en difficulté d’accès à l’emploi, sans limite d’âge. Il est réservé au secteur public. L’employeur peut bénéficier d’une aide de L’État jusqu’à 95% du Smic horaire brut pendant deux ans sur ce contrat en CDD ou CDI. A cela s’ajoute une exonération de cotisations patronales.
Dans le secteur privé, avec son homologue, le CUI-CIE (contrat initiative emploi), l’aide financière fournie par L’État peut atteindre 47% du Smic horaire brut durant deux ans maximum. Troisième type de contrat, les emplois d’avenir sont réservés aux jeunes âgés de 16 à 25 ans ,sans diplôme, titulaires d’un CAP/BEP, ou résidant dans des quartiers prioritaires. Les postes concernent surtout le secteur non marchand. L’État verse une aide à hauteur de 75% du Smic aux employeurs du public et 35% pour les structures du secteur marchand. Le contrat « starter », quant à lui, s’adresse aux jeunes de moins de 30 ans en difficulté d’insertion professionnelle, qui résident dans un quartier prioritaire, touchant le RSA ou encore étant handicapés. Ce contrat aidé peut être un CDD ou un CDI. La rémunération est au moins égale au Smic horaire. L’aide mensuelle versée par l’État se monte à 45% de cet indice. Enfin, le contrat de génération permet aux entreprises de moins de 300 salariés de bénéficier d’une aide pour le recrutement d’un jeune de moins de 26 ans en CDI. Il prévoit une aide financière annuelle de 4 000 € ,pendant une durée maximale de 3 ans à la seule condition que l’entreprise maintienne en fonction un senior de 57 ans et plus ou recrute un senior de 55 ans et plus.

En fait , dans certaines associations comme les associations socio-culturelles , les contrats aidés en CUI-CAE ne sont financés par l’État qu’à hauteur de 34%, alors que le conseil départemental les finance à 66%. Il est inadmissible que le gouvernement Macron-Philippe se désengage de la création d’emplois aidés qu’il ne finance que pour une petite partie, alors que le département fait le gros effort de financement, malgré la baisse des dotations de l’État aux collectivités locales.

http://independantgirondin.com/spip.php?article49

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